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De Giverny à Vernon, voyage en Normandie dans le monde de Claude Monet

Il y a les endroits que l’on ne peut plus voir en peinture et ceux dont on ne se lasse pas. Maison chérie de Claude Monet, bientôt rejoint par une cohorte d’impressionnistes français et américains, le village de Giverny fait rayonner la Normandie dans le monde entier. À deux pas, le beau Vernon mérite aussi le coup d’œil.

Pour comprendre ce que Giverny a de spécial, il faut remonter cent cinquante ans en arrière. En contemplant par la fenêtre de son train la campagne normande, Claude Monet fut captivé par la lumière particulière qui baignait ce petit village niché dans une boucle de la Seine. L’œil exercé de l’impressionniste reconnut immédiatement le potentiel du lieu et il quitta bien vite Poissy pour poser ses chevalets dans l’Eure. Il y restera jusqu’à sa mort, en 1926. Cette histoire d’amour entre un artiste et un village allait transformer à jamais ce coin de Normandie en haut lieu du patrimoine artistique mondial.

Déjà célèbre à son arrivée, le peintre reçut dans sa demeure nombre d’illustres amis – Renoir, Caillebotte, Cézanne, Pissarro – qui venaient partager avec lui de longues conversations sur l’art et la lumière. Nombre de peintres américains firent également le voyage. Pour retrouver le souvenir de cette effervescence artistique, l’Ancien Hôtel Baudy, reconverti en restaurant, ouvre les portes de l’atelier utilisé jadis par ces artistes de passage. Préservé dans son état d’origine, avec ses murs patinés et son atmosphère bohème, le lieu fait office de mise en bouche avant d’aborder le cœur de la visite : le Clos normand.

La volonté de rester fidèle à ce que pouvait observer Monet

En amoureux des couleurs qu’il était, on imagine aisément Monet porter son attention sur cette grande demeure en crépi rose. À l’intérieur, le mobilier d’époque a été méticuleusement conservé, jusqu’au service de table en faïence bleu et blanc qu’il dessina lui-même. Il suffit de pénétrer dans la salle à manger jaune vif pour imaginer les rires et le tintement des verres lors des soirées conviviales qui animaient les lieux.

Le reste des pièces valent d’autant plus le détour qu’elles sont tapissées de tableaux exceptionnels des grands du XIXe siècle. Des cadeaux d’amis, Renoir ou Caillebotte, et de nombreuses estampes japonaises dont le maître de l’impressionnisme était friand. Si la vue à couper le souffle depuis la chambre du peintre donne déjà un aperçu de ce qui attend les visiteurs, la découverte du lieu prend une tout autre dimension une fois qu’on est arrivé dans le jardin.

Entretenu avec la volonté de rester fidèle à ce que pouvait observer Monet à la fin du XIXe, cet écrin de verdure se contemple comme un tableau à part entière. Il est évidemment préférable de le visiter au printemps, lorsque les fleurs se remettent à pointer le bout de leurs pétales, pour se plonger pleinement dans la tête de l’artiste. De l’autre côté de la route, ce dernier avait acquis un autre terrain où il put détourner un bras de l’Epte.

C’est sur ce « jardin d’eau » qu’il fit installer le pont japonais ainsi que les fameux nymphéas. Pour une visite libre de la maison et des jardins, le tarif est de 12 euros par adultes et gratuit pour les enfants des moins de 7 ans. En hiver, le site est fermé, l’exploitation touristique reprend en avril. Pour s’y rendre, des trains depuis Paris-Saint-Lazare s’arrêtent à la gare de Vernon-Giverny et des navettes permettent de compléter le trajet jusqu’au Clos normand.

Plus haut sur la Seine

Ce n’est pas simplement Giverny qui a conquis Monet, mais la région alentour. À seulement 3 kilomètres du petit village qui compte 500 âmes, la ville de Vernon a aussi eu le privilège de figurer sur les toiles du maître. La collégiale Notre-dame, objet principal d’une série de plusieurs tableaux, ou encore le curieux Vieux-Moulin. Toujours visible aujourd’hui, cet édifice construit au XVIe siècle n’est rien de moins qu’une maison posée sur les restes d’un pont.

Tout en colombage, possédant une toiture biscornue, elle joue d’un charme singulier, proposant, encore une fois, une vraie sensation de voyage dans le temps. Le château de Bizy, de l’autre côté de la ville, n’a lui pas eu la chance d’être immortalisé à l’huile. Pourtant l’élégant monument mérite également le détour pour les voyageurs en quête de découvertes enchanteresses.

Construite à l’origine au XVIIe siècle, partiellement dispersée après la Révolution, la demeure seigneuriale revint aux mains de Louis-Philippe 1er, qui reconstruisit le château en lui ajoutant deux ailes. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le propriétaire suivant fit reconstruire le corps principal dans un style néoclassique impressionnant. À ces pépites architecturales s’ajoute un magnifique jardin. Comme pour le Clos normand, le domaine est visitable d’avril à novembre. Pour les billets, compter 10 euros pour les adultes.

La fin du voyage à Vernon-Giverny se fait traditionnellement en train. Pendant les quarante-cinq minutes de trajet qui ramènent à Paris, les voyageurs peuvent eux aussi expérimenter la beauté de la campagne normande et cette fameuse lumière qui, il y a plus d’un siècle, aura fait naître une passion, reprise depuis par des millions d’amateurs d’art.

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Château Gaillard, un panorama et mille ans d’histoire

Plutôt soucieux de protéger le duché de Normandie face aux ambitions du roi de France, le souverain anglais Richard Cœur de lion fit construire cette forteresse haut perchée en deux ans. Une prouesse pour un chantier de cette ampleur au XIIe siècle. Malheureusement pour lui, le château tomba rapidement aux mains de son ennemi et perdit ainsi son utilité défensive. De nos jours, les imposantes ruines du monument se visitent à l’année, mais c’est surtout pour son panorama que le lieu vaut le détour. Depuis les murailles, la vue sur la Seine et la campagne est tout simplement magnifique. L’endroit se découvre avant tout à pied par le sentier du Genévrier, pour une expérience exceptionnelle.

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